Punitions abusives : Attention aux Excès!

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Mesure gouvernementale pour une prise en charge précoce des enfants autistes à 18 mois

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ABA : Les plaintes!

A l’occasion de l’annonce du 4ème plan autisme annoncé le 5 avril 2018 par le premier ministre, il me semble utile de rappeler encore une fois que la méthode comportementale ABA (Applied Behavior Analysis) issue des Etats-unis et plébiscitée à la quasi-unanimité par les parents et par l’Etat, comprend des pratiques punitives qui, lorsqu’elles sont disproportionnées, peuvent s’assimiler à de la maltraitance. Sur la sellette cette fois, le Sessad (Service d’Education Spéciale et de Soins A Domicile) Ecla de Roubaix, qui, faisant fi des recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) pratique exclusivement l’ABA pour les 22 enfants autistes qu’il accueille, avec en sus des punitions appliquées sans mesures et des procédures d’une grande rigidité, poussant les familles à se plaindre de ces traitements jugés trop sévères. Lire ICI l’enquête de Médiapart.

Comment expliquer ce mécontentement?

Je dirais que tout pourrait tenir dans le mot : « Procédure ». Cette notion est certes la force d’ABA, car en instaurant une succession de tâches à réaliser (dans un plan d’enseignement), toujours les mêmes, les enfants et les familles trouvent des repères stables et fiables leur permettant de « savoir quoi faire » et donc de ne pas être désemparés. Mais elle est aussi la faiblesse d’ABA, car appliquée sans aucune tolérance et un nombre de fois illimité, elle peut mener à l’usure, l’enfant, l’éducateur, et la famille. Appliquée ainsi, on peut comprendre que cette méthode amène les familles à demander des comptes au Sessad Ecla, et que des éducateurs parlent d’une souffrance professionnelle générant des arrêts maladies et un turn-over importants.

ABA & Burn-OUT!

Il faut savoir que le Sessad Ecla n’est pas le premier établissement où une pratique extrême de la méthode amène les professionnels au burn out, ce syndrome d'épuisement lié à un travail qui est toujours plus exigeant, et jamais reconnu. Oui, les enfants et leur famille ne sont pas les seuls pouvant se sentir usés par la répétition de procédures qui ne portent pas leurs fruits. Les éducateurs-trices au premier chef, sont mis-es en cause par leur hiérarchie lorsque les résultats tardent à se faire jour. La réalité qui n’a rien à voir avec une théorie souvent enjolivée peut alors faire tomber certains de très haut.

L'illusion de la perfection :

Je pense que dans l’idéal, il faudrait pourvoir désidéaliser la méthode pour que cette illusion de perfection qui l’accompagne cesse de renvoyer à celui qui l’applique, un sentiment d’autodépréciation certain. Car ce qui est en effet frappant lorsque l’on assiste à une formation de type ABA en tant que professionnel, c’est l’aspect infaillible, vendu comme tel, de la méthode. Le formateur qui lui-même a été formé ou formaté à l’idée que l’échec n’est jamais dû à une insuffisance de la méthode, remet toujours en question le stagiaire en lui disant que si cela ne marche pas, c’est qu’il a oublié une étape. Ainsi, ce dernier met systématiquement en avant le manque de connaissance ou le manque de rigueur de ce professionnel. D’aucuns penseront d’ailleurs qu’il se montre rigide et ne reconnaît pas les limites de la méthode qu’il enseigne. Un parallèle est alors à faire avec le reproche fait aux professionnels par les parents. Ces derniers aimeraient que par moments, l’on parvienne à adapter notre comportement à l’enfant, et non qu’on exige de lui en toutes circonstances, de s’adapter à la procédure de l’adulte.

Vers l'assouplissement :

L’expérience du Sessad Ecla démontre donc une fois de plus qu’il est nécessaire de faire preuve d’une certaine souplesse lorsque l’on pratique la méthode ABA (une prise en charge dite intégrative comprenant plusieurs méthodes est selon moi la garantie de se prémunir contre ce type de démesure), même si le mot « souplesse » semble à priori l’exact opposé du mot : « procédure ». Tenant compte de la manière dont réagit l’enfant au traitement, il doit en d’autres termes toujours y avoir un écart ou un ajustement à faire entre ce qui est écrit et ce qui est appliqué. C’est le principe même de tout traitement thérapeutique mené par un professionnel compétent. ABA prévoit dans les textes qu’après évaluation, une procédure qui ne marche pas est remplacée par une autre. Mais par quelle autre ? Et est-ce vraiment le cas ? Telle est la question. Le manque de souplesse signifie clairement ne jamais tenir compte des résistances de l’enfant au protocole, aller jusqu’au bout du bout de ce qu’il peut endurer, sans marquer de pause, jusqu’à l’épuisement, et ce, quelle que soit la procédure.

Parler de maltraitance est-il une gageure?

Je rappelle que parler d’une maltraitance possible par le biais d’ABA n’est nullement pour moi combattre cette méthode que juge utile, et même incontournable pour l’éducation des enfants autistes ou non autistes. Il sera toujours bon de dire à mon sens que ce n’est d’ailleurs pas la méthode elle-même qui est en cause, mais l'application (ou interprétation) faite par certains professionnels. Car il ne faut jamais oublier qu’au cœur de la procédure, il reste l’humain.



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Jean-Luc ROBERT Psychologue à LezAPe
Psychologue spécialisé dans les Troubles du Spectre Autistique

Auteur du livre : Ma vérité sur l'autisme, Jean-Luc ROBERT, N° ADELI : 779301076, consacre essentiellement sa carrière à l'étude et au traitement des troubles du comportement des enfants, notamment des autistes.


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