Des parents qui se déchirent, des enfants qui trinquent

Article LezAPe : Quand l'enfant sert d'outil au conflit parental

Combien d'histoires où l'enfant se trouve au coeur d'un conflit parental les dispositifs étatiques d'aide à l'enfance comptent-ils dans leurs fichiers? La séparation entre des parents qui se déchirent est malheureusement une chose fréquente. Il n'est pas rare non plus que cette guerre parentale ait pour arme stratégique l'enfant, duquel on use pour faire pression sur l'autre et lui nuire autant que l'on peut.

Mais dans quel état psychologique laissera-t-on l'enfant après cet abus de pouvoir parental qui dure souvent de nombreuses années ?


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La garde alternée

Il est banal de dire que cette situation dans laquelle un parent se retrouve n'est pas toujours facile à vivre pour lui. Après une séparation physique et géographique, on a souvent tort de penser qu'une nouvelle page commence pour l'un et l'autre, surtout lorsqu'il faut faire avec une garde alternée qui chaque jour nous rappelle qu'il demeure malgré soi un lien avec son ex-compagnon ou compagne.

On parle souvent d'une séparation en bonne intelligence pour rappeler ce qu'il serait souhaitable de faire. Mais est-il vraiment question d'intelligence dans ces situations? Je dirais qu'il s'agit surtout de ressenti et parfois même de ressentiment.

Car dans cette relation qui a abouti à une séparation, les parents sont passés par tous les états : le sentiment amoureux, galvanisant, puis la première déception (fin de l'idéalisation!), les premiers coups bas, et les premières rancoeurs. Bref, l'historique est souvent très long au moment où l'on prend la décision finale de se séparer, et il ne faut pas que croire que la décision d'un juge qui se voudrait être un juge de paix, peut signer à elle seule la fin de querelle. L'enfant qui reste l'élément central si j'ose dire, le bien que l'on devra se partager à vie, peut faire l'enjeu d'une lutte acharnée pour avoir sa garde exclusive. Il s'agira alors d'utiliser pour certains, tous les coups bas possibles pour discréditer l'autre et influencer le juge.

L'enfant : outil de torture

L'enfant sert parfois à se venger de la souffrance que nous aurait fait subir l'autre. Il peut aussi s'agir d'une reconquête à peine voilée : "Je sais que tu es triste de cette situation ma fille, mais moi je donnerais tout pour maman. Je n'ai jamais voulu qu'on se sépare. C'est à cause d'elle si on en est là et que tu es triste. Dis-lui que papa a dit qu'il l'aimera toujours. Tu lui diras?"

Parfois l'enfant sert d'outil de chantage : "Je respecterai mes tours de garde quand toi tu seras capable d'honorer un rendez-vous et de payer la pension... Oeil pour oeil!"

- Puis-je savoir pourquoi tu t'arranges toujours pour me faire poireauter avant qu'elle descende?

- Quand comprendras-tu que jeudi 15h, ça ne veut pas dire vendredi à 19h?

- Tu sais bien que je ne supporte pas qu'il veille tard avec tes copains alcoolos mais tu prends bien sûr un malin plaisir à le faire quand tu as sa garde.

Nous pourrions ici donner des centaines d'exemples où l'enfant sert d'instrument de vengeance au milieu d'une guerre sans fin où des parents n'arrivent pas à se séparer en "bonne intelligence". Le conflit parental oui, à travers l'enfant même devenu adulte, peut perdurer ainsi durant toute une existence. A l'âge de 30 ans, 40 ans..., il continuera d'entendre : "Ta saleté de père a fait ceci, ta chienne de mère cela... Tu ne vas pas me dire que tu prends son parti cette fois-ci?" et devra à son tour envisager d'être un parent malgré ce traumatisme subi depuis son plus jeune âge.

La névrose et le transgénérationnel

Deux mots reviennent alors : "Névrose" et "transgénérationnel".

> Comment va-t-il composer avec ce vécu traumatique qui risque fort de ressurgir dans son couple et dans les relations avec ses enfants?

> S'engager vaut-il la peine si c'est pour faire supporter à un enfant tant de souffrances?

> S'engager vaut-il la peine si c'est pour haïr à ce point l'autre au final?

Un constat : au coeur de ces conflits, les enfants trinquent et peuvent devenir des patients gravement névrosés qui ne croient plus en rien et surtout pas au bonheur à deux.

N'oublions pas que l'enfant aime ses deux parents sauf cas exceptionnel, et que sa souffrance psychique atteint son paroxysme quand il est poussé à haïr l'un ou l'autre (conflit de loyauté entrainant tout à un tas de symptômes chez lui). Le simple fait qu'un parent lui dise, ou même lui fasse comprendre d'une façon implicite, qu'il ne veut pas entendre parler de ce qu'il s'est passé avec l'autre parent, le condamne à un silence lourd de conséquences pour lui. Prendre du plaisir avec le "parent ennemi" est alors un plaisir coupable, et fait de lui un enfant ingrat, un traitre. Par la suite cet enfant pourra être en difficulté dans ses relations interpersonnelles lorsqu'il sera en situation d'éprouver du plaisir et de le partager avec ses proches.


Que faire alors?

Il sera toujours utile de rappeler à ces parents les dégâts irréversibles causés par de tels comportements. Et peut être sera-t-il encore utile de sensibiliser tous les professionnels jouant un rôle dans ces terribles histoires familiales (de l'éducateur spécialisé, au Juge des Affaires Familiales), afin qu'un accompagnement psycho-éducatif puisse être mis en place le plus précocement possible.


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Jean-Luc ROBERT Psychologue à LezAPe
Psychologue spécialisé dans les Troubles du Spectre Autistique

Auteur du livre : Ma vérité sur l'autisme, Jean-Luc ROBERT, N° ADELI : 779301076, consacre essentiellement sa carrière à l'étude et au traitement des troubles du comportement des enfants, notamment des autistes.


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